Le C.D.D.M. d'hier à aujourd'hui…
Le Collectif de défense des droits de la Montérégie s'est d'abord implanté à Châteauguay, originellement sous le nom Auto-psy Montérégie. Il a été incorporé en 1989. L'organisme s'est développé régionalement suite à la politique gouvernementale de santé mentale. Un mandat lui a alors été octroyé par le Conseil régional de la santé et des services sociaux de la Montérégie. Cette politique a fait constat des piètres conditions entourant la promotion et la défense des droits pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale. En effet, ces personnes sont peu engagées dans les décisions qui les concernent, elles sont souvent peu informées de leurs droits et même privées de l'exercice de rôles sociaux fondamentaux.
Le Collectif a également mené plusieurs luttes collectives. Sa première bataille fut la réclamation de la liberté de mouvement et de communication à l'intérieur des départements de psychiatrie en 1990-1991. Cette même année, le Collectif s'est impliqué dans l'élaboration du plan d'organisation des services en santé mentale de la Montérégie. Beaucoup d'énergies ont aussi été déployées pour l'amélioration de la Loi portant sur la protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.
Afin de favoriser la représentation des personnes par elles-mêmes, le Collectif a élaboré et diffusé une formation de neuf heures intitulée «Être son propre défenseur». Dans le même sens, une pièce de théâtre interactive portant le titre «L'art d'être son propre défenseur» a été jouée par des personnes psychiatrisées en 1995. Puis, afin de favoriser l'accompagnement d'une personne psychiatrisée par un pair dans l'exercice de ses droits et recours, le Collectif a diffusé la formation «Soutien-conseil entre pairs».
Autour de la thématique de l'isolement et des contentions en milieu hospitalier, un concours régional a ainsi été lancé en 1998 dans deux catégories : arts plastiques et écriture. Le concours était ouvert uniquement aux personnes psychiatrisées.
De plus, comme notre organisme intervient dans la région du Québec, la moins financée en matière de services de santé mentale, le Collectif a initié la Coalition pour le droit d'accès à des services de santé mentale en Montérégie. Ce sous-financement chronique a évidemment de tragiques répercussions quant à la qualité de vie des personnes psychiatrisées. En ce sens, «Être chez soi», avoir un logement de qualité apparaît comme une pièce maîtresse de tout dispositif d'insertion sociale digne de ce nom. Conséquemment, le Collectif a également initié, dans la sous-région de Longueuil, une «Table de concertation quant à l'habitat des personnes psychiatrisées».
Le Collectif fut le maître d'œuvre du dossier sur la victimisation secondaire en organisant un colloque international les 12 et 13 mai 2003. La victimisation secondaire des femmes, causée par les pratiques psychiatriques, est une problématique qui existe depuis bien longtemps, mais qui demeure peu connue. Le Collectif travaille donc à sensibiliser les intervenants du réseau institutionnel aux pratiques psychiatriques causant une «retraumatisation» chez plusieurs femmes psychiatrisées.
En 2003-2004, le Collectif, à l'instar d'autres groupes communautaires, a connu une crise interne ayant mené à des changements intéressants. Entre autres, nous avons ouvert notre membership à des gens de la communauté, sympathisants à la cause de défense des droits en santé mentale. Cette décision nous permet d'ouvrir nos portes à de nouvelles idées. Dans la même veine, nous avons travaillé dans les dernières années avec les partenaires du milieu montérégien afin de démystifier et de développer les pratiques en santé mentale, ainsi que l'appropriation du pouvoir des personnes usagères.
Les années 2005-2007 ont été témoins de l'actualisation du plan de redressement déposé suite à la crise de 2005. Le groupe a travaillé très fort à se redonner des structures ainsi qu'un mode de fonctionnement servant à soutenir la réalisation de sa mission dans le respect de ses valeurs communautaires. Des formations ont été données à l'équipe et au conseil d'administration afin qu'ils réalisent leurs rôles et assument leurs responsabilités respectives. Des outils ont été développés pour améliorer le fonctionnement de l'organisme : document sur le mode de participation aux différents comités, politique de dépenses, mécanisme de plaintes, code d’éthique, etc. Nous nous sommes également donnés des façons de faire pour nous recentrer sur notre mission de défense des droits en santé mentale.
1989-2009
20 ans de lutte collective pour la défense des droits en santé mentale
Pour souligner nos 20 ans, nous avons fait une assemblée générale annuelle un peu plus spéciale le 19 juin 2009. Elle était suivie en après-midi par des activités éducatives, officielles et festives.
La troupe de théâtre «Mise au jeu» nous a présenté une production sur mesure rappelant l’histoire du CDDM et le problème constant des préjugés en santé mentale.
2009-2014
Aux termes de son 25e anniversaire d'existence, le CDDM a lancé son nouveau logo, nouveau dépliant; bref sa nouvelle image modernisée.
Fait plus que notable, le 15 mai 2014, la Cour Supérieure entérinait une entente sur un recours collectif historique dont une membre et le CDDM étaient les co-requérants. Ce recours visait une centre hospitalié de la Montérégie qui fût contraind de verser 600 000$ à quelques centaines de personnes victimes d'application abusives de mesure de contention physique, particulièrement avec l'utilisation de la camisole Argentino, et de mise en isolement.
2014-2019
En mai 2015, le CDDM a fait une démarche auprès de l'Assemblée Nationale afin que le 15 mai soit déclaré «Journée Nationale Non aux Mesures de Contrôle: isolement, contention physique et substances chimiques».
Depuis 2015, à chaque 15 mai, le CDDM organise plusieurs activités de sensibilisation à l'utilisation abusive des mesures de contrôle qui culmine le 15 mai sur une rassemblement public pour souligner cette Journée Nationale. Tous les groupes de défense des droits en santé mentale au Québec (dans chaque région socio-sanitaire du QUébec) tiennent aussi des activités et des rassemblement pour dénoncer la prtiques abusives et mettre de l'avant que des mesures alternatives à l'application de ces mesures de contrôle existent!
Pour les activités de sensiibilisation du 15 mai 2019, le CDDM a produit des capsules vidéo avec 7 personnes qui ont vécu des mesures de contrôle et qui ont accepté de témoigner de leur expérience traumatisante.
Francine, Paule, Mario, Sylvain, Gabriel, Patrice et Monsieur Anonyme nous ne pouvons que saluer votre courage, et nous vous remercions infiniment.
capsule 1
capsule 2
capsule 3
capsule 4
capsule 5
capsule 6
capsule 7