_Femmes, droits et santé mentale
La victimisation secondaire
causée par les pratiques psychiatriques État de la situation
et
Mesures préventives
_
Collectif de défense des droits de la Montérégie
Juin 2003
Introduction Le but de ce texte est de permettre une meilleure compréhension et sensibilisation face à la problématique de la victimisation secondaire causée par les pratiques psychiatriques, notamment en ce qui concerne les mesures de contrôle pratiquées envers les femmes psychiatrisées tels l’isolement, la contention et l’administration de substances chimiques.
Dans un premier temps, nous verrons quelques définitions nous permettant de mieux comprendre ce texte. Dans un deuxième temps, nous observerons l’état de la situation des femmes sur le plan de la violence et de la santé mentale. Dans un troisième temps, nous comprendrons ensemble le lien qui unit la situation des femmes et le phénomène de la victimisation secondaire causée par les pratiques psychiatriques. Nous discuterons de la transformation des services en santé mentale au Québec et enfin nous énumérerons quelques pistes d’actions déjà entreprises et celles qui sont à venir afin de contrer ce problème.
Quelques définitionsAvant d’exposer la situation, voici quelques définitions qui vous permettront de mieux saisir les différents termes utilisés dans ce texte.
Victimisation provient du terme victimologie, qui est la branche de la criminologie qui étudie le statut psychosocial des victimes de crimes et de délits.1 De plus, victimisation contient le mot «victime» qui désigne toute personne (ou groupe de personnes) qui subit l’hostilité de quelqu’un ou l’impact d’un événement. Ainsi, une victime peut être une personne qui est blessée ou qui décède suite à un accident, qui subit une agression ou qui vit certains événements comme une guerre 2. Enfin, un traumatisme, c’est un ensemble de perturbations résultant d’un violent choc émotionnel. 3
L’isolement est une mesure de contrôle qui consiste à confiner une personne dans un lieu, pour un temps déterminé, d’où elle ne peut sortir librement.
La contention est une mesure de contrôle qui consiste à empêcher ou à limiter la liberté de mouvement d’une personne en utilisant la force humaine, un moyen mécanique ou en la privant d’un moyen qu’elle utilise pour pallier un handicap. Il existe également la contention par des substances chimiques : on limite la capacité d'action d’une personne en lui administrant un médicament.
La victimisation secondaire
La victimisation secondaire est le fait de revivre son traumatisme par un nouvel événement relié ou non au traumatisme initial. Par exemple, si un jour une femme ayant été victime d’un traumatisme (un viol, par exemple) est admise en psychiatrie pour un répit ou une aide médicale et que le personnel applique sur elle une mesure de contrôle comme l’isolement ou la contention, elle peut revivre son traumatisme étant donné qu'elle se voit soumise à nouveau à une force contre laquelle elle est sans défense. Ces mesures de contrôle lui font alors revivre son agression.
En principe, le personnel est amené à utiliser l'isolement et la contention si la personne représente un danger pour elle-même ou pour autrui. Il doit s’agir ici d’une mesure dite exceptionnelle, tel que stipulé dans l’article 118.1 de la loi de la santé et des services sociaux. La réalité, c'est que les règles du droit ne sont pas toujours respectées.
Encore trop de femmes victimes de violence!
La violence perpétrée envers les femmes est encore trop grande et trop présente. En effet, les femmes sont encore victimes de violence physique, psychologique et sexuelle, soit durant leur enfance ou à l’âge adulte. La violence est l’une des principales causes de blessures chez les femmes, allant des coupures et des ecchymoses aux handicaps permanents, voire à la mort. Au Canada, 43% des femmes blessées par leur partenaire ont dû recevoir des soins médicaux, et 50% des blessées ont dû s’absenter du travail. 4 Il est à noter que c'est la violence sexuelle qui occasionne le plus de ravages psychologiques chez les femmes.
La violence sexuelle est à l’origine de plusieurs problèmes graves de santé mentale. Une étude effectuée à Toronto auprès de femmes suivies en psychiatrie dans cinq hôpitaux différents révèle que ces dernières ont connu davantage de violence que la population en général. Au cours de leur enfance, 37% d’entre elles ont été victimes d’agressions à caractère sexuel et les probabilités qu'elles aient été victimes d’inceste sont deux fois plus élevées que les personnes non suivies. De plus, 38% des femmes de cet échantillon ont été victimes d'agressions à caractère sexuel à l’âge adulte. 5
L’impact immédiat de la violence se traduit par la peur, la terreur, l’insomnie, l’hébétude, le silence, la honte et la culpabilité. En ce qui concerne les impacts à long terme, il y a par exemple, la dépression, les idées suicidaires, les tentatives de suicide, la faible estime de soi, des altérations qui peuvent être importantes en ce qui a trait aux habitudes de consommation, de loisir, de travail. Peuvent aussi apparaître des troubles sexuels, des troubles du sommeil et de l'appétit, différentes formes d’anxiété (phobie sociale, névrose obsessionnelle) et une grande fatigue. 6
Selon Rose et al. (1991), on apprend sans surprise que plus de femmes que d’hommes ont vécu de la violence parmi les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Avec comme instrument de mesure des entretiens structurés, elle révèle que 51% des femmes et seulement 22% des hommes ont vécu des sévices sexuels dans leur enfance. Aussi, 49% des femmes et 32% des hommes ont vécu de la violence physique durant leur enfance. 7
Maintenant, qu’en est-il de la violence physique? Prenons l’exemple de la violence conjugale (qui peut aussi être accompagnée de violence sexuelle et physique). Les recherches des dernières années sont unanimes à dire que les conséquences de la violence conjugale sur la santé mentale des femmes sont tragiques. Que les recherches aient été faites auprès des femmes durant un séjour en maison d’hébergement ou auprès de femmes qui ont déjà été hébergées, il apparaît qu’une majorité d’entre elles présentent des symptômes de dépression, d’anxiété et de somatisation, du stress et des idées suicidaires. 8 Il est à noter ici que les services dans plusieurs centres d’hébergements pour femmes victimes de violence ne sont pas adaptés aux besoins des femmes ayant des problèmes de santé mentale tant au Québec qu’au Canada. Plusieurs intervenantes de ces milieux se sentent démunies face aux interventions qu’elles devraient faire auprès des femmes victimes de violence et ayant des problèmes de santé mentale. Un des problèmes souvent mentionné de la part des intervenantes est celui d’avoir peur face à une situation de délire, de flash back et de cauchemars.
La violence institutionnelle et ses pratiques
Les femmes ayant des problèmes de santé mentale majeurs et ayant vécu de la violence sont plus à risque d’être hospitalisées. Or, elles peuvent vivre dans les centres hospitaliers un type de violence dite institutionnelle. Cette violence se traduit par l’application de certaines pratiques psychiatriques, notamment en ce qui concerne les mesures de contrôle tels l’isolement, la contention mécanique et de la contention chimique. Ces mesures ne tiennent pas compte de la dignité, du respect primordial de la femme et enfreignent sa liberté tant sur le plan physique que psychologique. Ce genre de pratiques peut causer un état de victimisation secondaire chez les femmes. 9
Certaines pratiques psychiatriques ne tiennent pas compte de l’historique de violence des femmes. Par exemple, l’intervention féministe, le préjugé favorable et l’analyse comparative selon les sexes ne sont pas mis en place dans les départements psychiatriques ainsi que dans les institutions psychiatriques. Il s’agit plutôt d'une intervention biomédicale axée plus spécifiquement sur le traitement psychologique par les médicaments. Il faut comprendre que si une femme extériorise ses émotions concernant son événement traumatisant à un psychiatre, celui-ci ayant une vision biomédicale lui prescrira des médicaments psychiatriques au lieu de lui offrir des alternatives, par exemple une thérapie adaptée à ses besoins. Pourquoi ce genre d’intervention de la part de psychiatres auprès de femmes? Simplement que lorsque qu’une femme relate les faits de son historique de violence, elle sera anxieuse, stressée et souvent aura peur de toutes sortes de choses. Tous ces comportements ressemblent aux yeux de plusieurs psychiatres à des symptômes pouvant s’apparenter à une maladie mentale telle que la schizophrénie, la dépression, la maniaco-dépression, etc. Or, une femme ayant été victime de violence aura certainement peur, sera certainement stressée et anxieuse, car souvenons-nous des sentiments énumérés plus haut qu’une femme peut ressentir suite à une ou des agressions. Il arrive souvent qu’une femme vive par des flash-back et des cauchemars son histoire de violence. Mais plusieurs psychiatres semblent penser que ce que les femmes racontent est le fruit de leur imagination. Autrement dit, elles sont folles, un point c’est tout! Donc, avec la folie se raccroche un diagnostic et avec un diagnostic s’en suit une médication. Une médication souvent de forte dose, mal contrôlée et avec des effets secondaires.
Il faut aussi comprendre que l’information donnée par les psychiatres auprès des femmes n’est pas du tout détaillée. Souvent les femmes ne savent pas vraiment quel est le diagnostic qui pèse sur elle, car bien souvent il s’agit de plusieurs diagnostics et elles ne savent vraiment pas quels médicaments elles prennent. Alors comment savoir les effets secondaires qu’elles vont avoir suite à la prise de médicaments psychiatriques. Elles devraient le demander à leur psychiatre, vous allez dire. Pas si simple car dans un moment de crise, de panique, d’angoisse et de peur, elles ne pensent pas toujours à le demander. De ce fait, il ne s’agit pas d’un choix libre et éclairé.
Toutes ces mesures ne tiennent donc pas compte de l’historique de violence chez les femmes lors de leur mise en application. Les interventions doivent être adaptées à la situation des femmes. En effet, une analyse comparative selon les sexes doit être appliquée pour un meilleur respect de la dignité des femmes psychiatrisées et ayant vécu de la violence.
Analyse comparative selon les sexes ou sexospécificité
Il y a encore une majorité de psychiatres masculins et il peut être très difficile pour les femmes ayant vécu de la violence sexuelle ou physique de se faire soigner par ceux-ci; ils représentent une autorité comme l’a été le ou les agresseurs de la femme. Il est à noter que les patientes ont le droit de choisir le ou la psychiatre qu'elles désirent, mais elles doivent souvent se justifier devant lui et expliquer pourquoi elles ne désirent plus recevoir les soins, ce qui peut être très difficile pour certaines.
Pour réduire les disparités entre les hommes et les femmes dans le domaine du traitement des problèmes de santé mentale, il est essentiel de disposer de services tenant compte des sexospécificités. 10 Pourquoi est-il aussi important de tenir compte de la sexospécificité ? Parce que les hommes et les femmes ont des rôles sociaux et des responsabilités très différentes. En effet, les femmes sont encore plus pauvres que les hommes. Elles sont plus souvent chefs de famille monoparentale que les hommes et la femme est encore souvent considérée inférieure à l'homme et plus victimisée que les hommes.11 Donc il est clair que socialement les femmes sont fondamentalement différentes et traitées différemment des hommes.
Pratiques psychiatriques et réactions émotionnellesSelon la recherche Experience of Hospitalization and Restreint of Woman Who Have a History of Sexual Abuse portant sur les pratiques psychiatriques et l’impact que cela peut avoir sur la santé des femmes, il est clairement démontré que l’isolement, la contention et les substances chimiques provoquent chez les femmes des réactions émotionnelles intenses telles que la rage et l’anxiété. De plus, le fait d’être hospitalisée peut rappeler l’expérience traumatisante. 12
Une des pratiques en psychiatrie qui revictimise les femmes est le diagnostic non approprié et trop rapide des psychiatres. En effet, la souffrance vécue par les femmes psychiatrisées liée à leur histoire de violence tant sexuelle que physique n’est pas reconnue. À cause des sociétés hyper planifiées où les pratiques codifiées laissent peu de place aux significations multiples, les femmes se retrouvent souvent «porteuses» d’un fardeau supplémentaire: le mauvais diagnostic posé sur elles. 13 Donc, la solution souvent envisagée par les psychiatres pour traiter la femme ayant par exemple un diagnostic de schizophrénie, car il s’agit d’une souffrance supposément identique à celle d’une autre femme, c’est la médication.14
La transformation des services de santé mentale au Québec
Au Québec à l’heure actuelle, une transformation des services de santé mentale est en cours. En effet, avec le concept d’appropriation du pouvoir et les orientations ministérielles en matière d’isolement et de contention qui sont sortis en décembre 2002, les pratiques sont appelées à changer en psychiatrie. Le concept d’appropriation du pouvoir vise notamment une prise en charge des femmes par elles-mêmes et une réappropriation du pouvoir sur leur vie. De ce fait, elles seront à même de prendre leurs propres décisions, d’être bien informées et d’être au centre de leurs démarches thérapeutiques. En ce qui concerne les orientations ministérielles, celles-ci font référence à l’article 118.1 de la Loi de la santé et des services sociaux.
Dans la législation québécoise, l’utilisation des pratiques d’isolement, de contention et l’administration de substances chimiques comme mesures de contrôle ont été balisées en 1998 par l’article 118.1 de la LSSSS. Cette loi restreint leur utilisation à un contexte de danger imminent afin d’empêcher une personne de s’infliger ou infliger à autrui des lésions. La Loi prévoyait par ailleurs une modalité de révision de l’application de ces mesures en précisant en introduction que «tout établissement doit adapter un protocole d’application de ces mesures en tenant compte des orientations ministérielles, le diffuser auprès de ces usagères et usagers et procéder à une évaluation annuelle de l’application de ces mesures». Ces orientations sont claires en ce qui concerne la philosophie d’intervention auprès de personnes en situation de vulnérabilité et en tenant compte des traumatismes antérieurs. Toutefois, le document n’est pas axé sur l’importance de tenir compte des sexospécificités. Donc, la condition féminine est encore une fois laissée de côté dans les milieux psychiatriques.
Pistes d’actions
Au Québec à l’heure actuelle il n’y a aucune recherche qui « prouve » l’existence de cette problématique. Il a donc été difficile de questionner voire de dénoncer les pratiques psychiatriques auprès des établissements simplement en partant d’un préjugé favorable envers les femmes, c’est-à-dire en mettant en valeur la parole dénonciatrice des femmes « survivantes » de la psychiatrie. Le préjugé favorable n’est pas une expression « à la mode » et prise en compte par les professionnels/elles de la santé mentale, car bien souvent les femmes qui ont un passé psychiatrique sont vu comme étant « folles ». Donc, elles délirent, c’est dans leur tête que tout se passe, elles sont vues comme un diagnostic et non comme une personne éminemment vulnérable et souffrante des pratiques qu’elles ont subis en psychiatrie. Cependant, au Canada anglais il y a eu des recherches qui ont été faites sur l’état de la situation et sur les mesures préventives en lien avec les pratiques psychiatriques.
Pour réduire les victimisations secondaires chez les femmes causées par les pratiques psychiatriques, il faut premièrement passer par un processus de sensibilisation du public cible. Le public cible est : les intervenants/es du milieu communautaire (maisons d’hébergements pour femmes victimes de violence, organismes de défense de droits en santé mentale, etc.), les professionnels/elles du réseau de la santé et des services sociaux (CLSC, hôpitaux psychiatriques et départements de psychiatries) et les étudiants/es des disciplines professionnelles concernées (T.S, T.T.S, psychologie, sociologie, médecine spécialisation psychiatrie, etc.). Afin d’en arriver à ce processus de sensibilisation, en mai 2003 a eu lieu un Colloque provincial portant sur les femmes, la psychiatrie et la victimisation secondaire dont les quatre objectifs étaient : d’informer, de former, d’adopter des stratégies d’actions et de documenter la problématique par le biais de recherches. Cet événement s’est tenu sur deux jours. Il a été question de l’état de la situation ainsi que des mesures préventives à prendre face à cette problématique. Les actes du Colloque devraient sortir au plus tard en février 2004. Ils serviront alors d’outils de sensibilisation et d’information.
Il faudra ensuite documenter la problématique par le biais de recherches. Un première étape est présentement en cours.
De la formation dans les établissements (institutionnel et scolaire) et organismes communautaires serait nécessaire afin de former et de sensibiliser les personnes concernées. Ce plan d’action serait de 2004 à la fin de l’année 2005. Enfin, un deuxième Colloque provincial portant sur la même thématique serait effectué.
Actes du Colloque de 2003 sur la victimisation secondaire
Module 1
Module 2
Module 3
Module 4
Références
1 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2669
2 POUPART, Lise, Association. québécoise Plaidoyer-Victimes, La Victime au centre de l’intervention, p. 23
3 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2573
4 Institut canadien de recherches sur les femmes, http://www.criaw-icref.ca/grant_f.htm
5 Rapport du comité de travail sur les services de santé mentale offerts aux femmes, Écoute-moi quand je parle! p. 33
6 Ibid, p. 36
7 Rose et al., Interaction entre un passé d’abus et les structures en santé mentale, 1991
8 ibid., p. 29
9 Whipp, Katleen, Lost in the Diagnosis: Incest Survivors in psychiatry, Kettle Friendship Society staff training, Peggy’s Place staff training, Fall 1997, Fall 1998
10 Astbury, J, L’état des connaissances, Disparité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé mentale, 54ème OMS, Assemblée mondiale de la santé, Santé mentale: Les ministres appellent à l’action, Genève, p. 90
11 Morrow, Marina et al. Sex, Gender and Mental Health in Canada, Vancouver
12 Gallop, Ruth et al. The experience of hospitalization and restraint of woman who have a history of childhood sexual abuse, 1999
13 Blais, L. avec Vinette S., "Pour penser la souffrance sociale" Revue Intervention, (Printemps 2002) 115, 6-15.
14 Ibid
Bibliographie
Astbury, J, 2001, L’état des connaissances, Disparités entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé mentale, 82-104, Organisation mondiale de la santé, Santé mentale les ministres appellent à l’action, Genève, 2001, 182 p.
Blais, L., avec Vinette, S., « Pour penser la souffrance sociale » Revue Intervention, (Printemps 2002) 115, 6-15.
Carmen, E, Rieker, P.P, 1998, Rethinking the use of restraint and seclusion for mentally ill women whit abuse histories, JAMWA, 53, 4, 192-197
Colloque Femmes, psychiatrie et victimisation secondaire : « vers un changement de culture » Collectif de défense des droits de la Montérégie, (12 et 13 mai 2003 )
Gallop, Ruth, McCay, E, Guha, M, Khan, P, 1999, The Experience of Hospitalization and Restraint of Woman Who Have a History of Childhood Sexual Abuse, Toronto, research, Faculty of nursing, janvier , 20 401-416.
Goshn, A-M, Morin, P, Dorvil, H, à paraître, sévices sexuels et physiques envers les femmes présentant des troubles sévères de santé mentale et à risques de victimisation secondaire en milieu psychiatrique, manuscrit soumis pour publication.
Institut canadien de recherche sur les femmes, La violence faites aux femmes et aux jeunes filles, http://www.criaw-icref.ca/Violence_fiche.htm, Canada, 2 juillet 2002, 17 p.
Lamarre, S, 1979, Les femmes et la maladie mentale : un problème culturel? Santé mentale au Québec, Vol 4, No 2, 53-62
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Ministère de la santé et des services sociaux, 2002, Au féminin… à l’écoute de nos besoins. Objectifs ministériels et stratégie d’action en santé et bien-être des femmes, Québec, 62 p.
Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000.
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Rapport du comité de travail sur les services de santé mentale offerts aux femmes, Écoute-moi quand je parle!, Québec, 1997, 114 p.
Whipp, K, Lost in the Diagnosis: Incest Survivors in psychiatry, Kettle Friendship Society staff training, Peggy’s Place staff training, Fall 1997, Fall 1998
Whipp, K, 2000, Promoting safety for inpatients with trauma histories, Document de formation
1 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2669
2 POUPART, Lise, Association. québécoise Plaidoyer-Victimes, La Victime au centre de l’intervention, p. 23
3 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2573
4 Institut canadien de recherches sur les femmes, http://www.criaw-icref.ca/grant_f.htm
5 Rapport du comité de travail sur les services de santé mentale offerts aux femmes, Écoute-moi quand je parle! p. 33
6 Ibid, p. 36
7 Rose et al., Interaction entre un passé d’abus et les structures en santé mentale, 1991
8 ibid., p. 29
9 Whipp, Katleen, Lost in the Diagnosis: Incest Survivors in psychiatry, Kettle Friendship Society staff training, Peggy’s Place staff training, Fall 1997, Fall 1998
10 Astbury, J, L’état des connaissances, Disparité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé mentale, 54ème OMS, Assemblée mondiale de la santé, Santé mentale: Les ministres appellent à l’action, Genève, p. 90
11 Morrow, Marina et al. Sex, Gender and Mental Health in Canada, Vancouver
12 Gallop, Ruth et al. The experience of hospitalization and restraint of woman who have a history of childhood sexual abuse, 1999
13 Blais, L. avec Vinette S., "Pour penser la souffrance sociale" Revue Intervention, (Printemps 2002) 115, 6-15.
14 Ibid
Collectif de défense des droits de la Montérégie
Juin 2003
Introduction Le but de ce texte est de permettre une meilleure compréhension et sensibilisation face à la problématique de la victimisation secondaire causée par les pratiques psychiatriques, notamment en ce qui concerne les mesures de contrôle pratiquées envers les femmes psychiatrisées tels l’isolement, la contention et l’administration de substances chimiques.
Dans un premier temps, nous verrons quelques définitions nous permettant de mieux comprendre ce texte. Dans un deuxième temps, nous observerons l’état de la situation des femmes sur le plan de la violence et de la santé mentale. Dans un troisième temps, nous comprendrons ensemble le lien qui unit la situation des femmes et le phénomène de la victimisation secondaire causée par les pratiques psychiatriques. Nous discuterons de la transformation des services en santé mentale au Québec et enfin nous énumérerons quelques pistes d’actions déjà entreprises et celles qui sont à venir afin de contrer ce problème.
Quelques définitionsAvant d’exposer la situation, voici quelques définitions qui vous permettront de mieux saisir les différents termes utilisés dans ce texte.
Victimisation provient du terme victimologie, qui est la branche de la criminologie qui étudie le statut psychosocial des victimes de crimes et de délits.1 De plus, victimisation contient le mot «victime» qui désigne toute personne (ou groupe de personnes) qui subit l’hostilité de quelqu’un ou l’impact d’un événement. Ainsi, une victime peut être une personne qui est blessée ou qui décède suite à un accident, qui subit une agression ou qui vit certains événements comme une guerre 2. Enfin, un traumatisme, c’est un ensemble de perturbations résultant d’un violent choc émotionnel. 3
L’isolement est une mesure de contrôle qui consiste à confiner une personne dans un lieu, pour un temps déterminé, d’où elle ne peut sortir librement.
La contention est une mesure de contrôle qui consiste à empêcher ou à limiter la liberté de mouvement d’une personne en utilisant la force humaine, un moyen mécanique ou en la privant d’un moyen qu’elle utilise pour pallier un handicap. Il existe également la contention par des substances chimiques : on limite la capacité d'action d’une personne en lui administrant un médicament.
La victimisation secondaire
La victimisation secondaire est le fait de revivre son traumatisme par un nouvel événement relié ou non au traumatisme initial. Par exemple, si un jour une femme ayant été victime d’un traumatisme (un viol, par exemple) est admise en psychiatrie pour un répit ou une aide médicale et que le personnel applique sur elle une mesure de contrôle comme l’isolement ou la contention, elle peut revivre son traumatisme étant donné qu'elle se voit soumise à nouveau à une force contre laquelle elle est sans défense. Ces mesures de contrôle lui font alors revivre son agression.
En principe, le personnel est amené à utiliser l'isolement et la contention si la personne représente un danger pour elle-même ou pour autrui. Il doit s’agir ici d’une mesure dite exceptionnelle, tel que stipulé dans l’article 118.1 de la loi de la santé et des services sociaux. La réalité, c'est que les règles du droit ne sont pas toujours respectées.
Encore trop de femmes victimes de violence!
La violence perpétrée envers les femmes est encore trop grande et trop présente. En effet, les femmes sont encore victimes de violence physique, psychologique et sexuelle, soit durant leur enfance ou à l’âge adulte. La violence est l’une des principales causes de blessures chez les femmes, allant des coupures et des ecchymoses aux handicaps permanents, voire à la mort. Au Canada, 43% des femmes blessées par leur partenaire ont dû recevoir des soins médicaux, et 50% des blessées ont dû s’absenter du travail. 4 Il est à noter que c'est la violence sexuelle qui occasionne le plus de ravages psychologiques chez les femmes.
La violence sexuelle est à l’origine de plusieurs problèmes graves de santé mentale. Une étude effectuée à Toronto auprès de femmes suivies en psychiatrie dans cinq hôpitaux différents révèle que ces dernières ont connu davantage de violence que la population en général. Au cours de leur enfance, 37% d’entre elles ont été victimes d’agressions à caractère sexuel et les probabilités qu'elles aient été victimes d’inceste sont deux fois plus élevées que les personnes non suivies. De plus, 38% des femmes de cet échantillon ont été victimes d'agressions à caractère sexuel à l’âge adulte. 5
L’impact immédiat de la violence se traduit par la peur, la terreur, l’insomnie, l’hébétude, le silence, la honte et la culpabilité. En ce qui concerne les impacts à long terme, il y a par exemple, la dépression, les idées suicidaires, les tentatives de suicide, la faible estime de soi, des altérations qui peuvent être importantes en ce qui a trait aux habitudes de consommation, de loisir, de travail. Peuvent aussi apparaître des troubles sexuels, des troubles du sommeil et de l'appétit, différentes formes d’anxiété (phobie sociale, névrose obsessionnelle) et une grande fatigue. 6
Selon Rose et al. (1991), on apprend sans surprise que plus de femmes que d’hommes ont vécu de la violence parmi les personnes ayant des problèmes de santé mentale. Avec comme instrument de mesure des entretiens structurés, elle révèle que 51% des femmes et seulement 22% des hommes ont vécu des sévices sexuels dans leur enfance. Aussi, 49% des femmes et 32% des hommes ont vécu de la violence physique durant leur enfance. 7
Maintenant, qu’en est-il de la violence physique? Prenons l’exemple de la violence conjugale (qui peut aussi être accompagnée de violence sexuelle et physique). Les recherches des dernières années sont unanimes à dire que les conséquences de la violence conjugale sur la santé mentale des femmes sont tragiques. Que les recherches aient été faites auprès des femmes durant un séjour en maison d’hébergement ou auprès de femmes qui ont déjà été hébergées, il apparaît qu’une majorité d’entre elles présentent des symptômes de dépression, d’anxiété et de somatisation, du stress et des idées suicidaires. 8 Il est à noter ici que les services dans plusieurs centres d’hébergements pour femmes victimes de violence ne sont pas adaptés aux besoins des femmes ayant des problèmes de santé mentale tant au Québec qu’au Canada. Plusieurs intervenantes de ces milieux se sentent démunies face aux interventions qu’elles devraient faire auprès des femmes victimes de violence et ayant des problèmes de santé mentale. Un des problèmes souvent mentionné de la part des intervenantes est celui d’avoir peur face à une situation de délire, de flash back et de cauchemars.
La violence institutionnelle et ses pratiques
Les femmes ayant des problèmes de santé mentale majeurs et ayant vécu de la violence sont plus à risque d’être hospitalisées. Or, elles peuvent vivre dans les centres hospitaliers un type de violence dite institutionnelle. Cette violence se traduit par l’application de certaines pratiques psychiatriques, notamment en ce qui concerne les mesures de contrôle tels l’isolement, la contention mécanique et de la contention chimique. Ces mesures ne tiennent pas compte de la dignité, du respect primordial de la femme et enfreignent sa liberté tant sur le plan physique que psychologique. Ce genre de pratiques peut causer un état de victimisation secondaire chez les femmes. 9
Certaines pratiques psychiatriques ne tiennent pas compte de l’historique de violence des femmes. Par exemple, l’intervention féministe, le préjugé favorable et l’analyse comparative selon les sexes ne sont pas mis en place dans les départements psychiatriques ainsi que dans les institutions psychiatriques. Il s’agit plutôt d'une intervention biomédicale axée plus spécifiquement sur le traitement psychologique par les médicaments. Il faut comprendre que si une femme extériorise ses émotions concernant son événement traumatisant à un psychiatre, celui-ci ayant une vision biomédicale lui prescrira des médicaments psychiatriques au lieu de lui offrir des alternatives, par exemple une thérapie adaptée à ses besoins. Pourquoi ce genre d’intervention de la part de psychiatres auprès de femmes? Simplement que lorsque qu’une femme relate les faits de son historique de violence, elle sera anxieuse, stressée et souvent aura peur de toutes sortes de choses. Tous ces comportements ressemblent aux yeux de plusieurs psychiatres à des symptômes pouvant s’apparenter à une maladie mentale telle que la schizophrénie, la dépression, la maniaco-dépression, etc. Or, une femme ayant été victime de violence aura certainement peur, sera certainement stressée et anxieuse, car souvenons-nous des sentiments énumérés plus haut qu’une femme peut ressentir suite à une ou des agressions. Il arrive souvent qu’une femme vive par des flash-back et des cauchemars son histoire de violence. Mais plusieurs psychiatres semblent penser que ce que les femmes racontent est le fruit de leur imagination. Autrement dit, elles sont folles, un point c’est tout! Donc, avec la folie se raccroche un diagnostic et avec un diagnostic s’en suit une médication. Une médication souvent de forte dose, mal contrôlée et avec des effets secondaires.
Il faut aussi comprendre que l’information donnée par les psychiatres auprès des femmes n’est pas du tout détaillée. Souvent les femmes ne savent pas vraiment quel est le diagnostic qui pèse sur elle, car bien souvent il s’agit de plusieurs diagnostics et elles ne savent vraiment pas quels médicaments elles prennent. Alors comment savoir les effets secondaires qu’elles vont avoir suite à la prise de médicaments psychiatriques. Elles devraient le demander à leur psychiatre, vous allez dire. Pas si simple car dans un moment de crise, de panique, d’angoisse et de peur, elles ne pensent pas toujours à le demander. De ce fait, il ne s’agit pas d’un choix libre et éclairé.
Toutes ces mesures ne tiennent donc pas compte de l’historique de violence chez les femmes lors de leur mise en application. Les interventions doivent être adaptées à la situation des femmes. En effet, une analyse comparative selon les sexes doit être appliquée pour un meilleur respect de la dignité des femmes psychiatrisées et ayant vécu de la violence.
Analyse comparative selon les sexes ou sexospécificité
Il y a encore une majorité de psychiatres masculins et il peut être très difficile pour les femmes ayant vécu de la violence sexuelle ou physique de se faire soigner par ceux-ci; ils représentent une autorité comme l’a été le ou les agresseurs de la femme. Il est à noter que les patientes ont le droit de choisir le ou la psychiatre qu'elles désirent, mais elles doivent souvent se justifier devant lui et expliquer pourquoi elles ne désirent plus recevoir les soins, ce qui peut être très difficile pour certaines.
Pour réduire les disparités entre les hommes et les femmes dans le domaine du traitement des problèmes de santé mentale, il est essentiel de disposer de services tenant compte des sexospécificités. 10 Pourquoi est-il aussi important de tenir compte de la sexospécificité ? Parce que les hommes et les femmes ont des rôles sociaux et des responsabilités très différentes. En effet, les femmes sont encore plus pauvres que les hommes. Elles sont plus souvent chefs de famille monoparentale que les hommes et la femme est encore souvent considérée inférieure à l'homme et plus victimisée que les hommes.11 Donc il est clair que socialement les femmes sont fondamentalement différentes et traitées différemment des hommes.
Pratiques psychiatriques et réactions émotionnellesSelon la recherche Experience of Hospitalization and Restreint of Woman Who Have a History of Sexual Abuse portant sur les pratiques psychiatriques et l’impact que cela peut avoir sur la santé des femmes, il est clairement démontré que l’isolement, la contention et les substances chimiques provoquent chez les femmes des réactions émotionnelles intenses telles que la rage et l’anxiété. De plus, le fait d’être hospitalisée peut rappeler l’expérience traumatisante. 12
Une des pratiques en psychiatrie qui revictimise les femmes est le diagnostic non approprié et trop rapide des psychiatres. En effet, la souffrance vécue par les femmes psychiatrisées liée à leur histoire de violence tant sexuelle que physique n’est pas reconnue. À cause des sociétés hyper planifiées où les pratiques codifiées laissent peu de place aux significations multiples, les femmes se retrouvent souvent «porteuses» d’un fardeau supplémentaire: le mauvais diagnostic posé sur elles. 13 Donc, la solution souvent envisagée par les psychiatres pour traiter la femme ayant par exemple un diagnostic de schizophrénie, car il s’agit d’une souffrance supposément identique à celle d’une autre femme, c’est la médication.14
La transformation des services de santé mentale au Québec
Au Québec à l’heure actuelle, une transformation des services de santé mentale est en cours. En effet, avec le concept d’appropriation du pouvoir et les orientations ministérielles en matière d’isolement et de contention qui sont sortis en décembre 2002, les pratiques sont appelées à changer en psychiatrie. Le concept d’appropriation du pouvoir vise notamment une prise en charge des femmes par elles-mêmes et une réappropriation du pouvoir sur leur vie. De ce fait, elles seront à même de prendre leurs propres décisions, d’être bien informées et d’être au centre de leurs démarches thérapeutiques. En ce qui concerne les orientations ministérielles, celles-ci font référence à l’article 118.1 de la Loi de la santé et des services sociaux.
Dans la législation québécoise, l’utilisation des pratiques d’isolement, de contention et l’administration de substances chimiques comme mesures de contrôle ont été balisées en 1998 par l’article 118.1 de la LSSSS. Cette loi restreint leur utilisation à un contexte de danger imminent afin d’empêcher une personne de s’infliger ou infliger à autrui des lésions. La Loi prévoyait par ailleurs une modalité de révision de l’application de ces mesures en précisant en introduction que «tout établissement doit adapter un protocole d’application de ces mesures en tenant compte des orientations ministérielles, le diffuser auprès de ces usagères et usagers et procéder à une évaluation annuelle de l’application de ces mesures». Ces orientations sont claires en ce qui concerne la philosophie d’intervention auprès de personnes en situation de vulnérabilité et en tenant compte des traumatismes antérieurs. Toutefois, le document n’est pas axé sur l’importance de tenir compte des sexospécificités. Donc, la condition féminine est encore une fois laissée de côté dans les milieux psychiatriques.
Pistes d’actions
Au Québec à l’heure actuelle il n’y a aucune recherche qui « prouve » l’existence de cette problématique. Il a donc été difficile de questionner voire de dénoncer les pratiques psychiatriques auprès des établissements simplement en partant d’un préjugé favorable envers les femmes, c’est-à-dire en mettant en valeur la parole dénonciatrice des femmes « survivantes » de la psychiatrie. Le préjugé favorable n’est pas une expression « à la mode » et prise en compte par les professionnels/elles de la santé mentale, car bien souvent les femmes qui ont un passé psychiatrique sont vu comme étant « folles ». Donc, elles délirent, c’est dans leur tête que tout se passe, elles sont vues comme un diagnostic et non comme une personne éminemment vulnérable et souffrante des pratiques qu’elles ont subis en psychiatrie. Cependant, au Canada anglais il y a eu des recherches qui ont été faites sur l’état de la situation et sur les mesures préventives en lien avec les pratiques psychiatriques.
Pour réduire les victimisations secondaires chez les femmes causées par les pratiques psychiatriques, il faut premièrement passer par un processus de sensibilisation du public cible. Le public cible est : les intervenants/es du milieu communautaire (maisons d’hébergements pour femmes victimes de violence, organismes de défense de droits en santé mentale, etc.), les professionnels/elles du réseau de la santé et des services sociaux (CLSC, hôpitaux psychiatriques et départements de psychiatries) et les étudiants/es des disciplines professionnelles concernées (T.S, T.T.S, psychologie, sociologie, médecine spécialisation psychiatrie, etc.). Afin d’en arriver à ce processus de sensibilisation, en mai 2003 a eu lieu un Colloque provincial portant sur les femmes, la psychiatrie et la victimisation secondaire dont les quatre objectifs étaient : d’informer, de former, d’adopter des stratégies d’actions et de documenter la problématique par le biais de recherches. Cet événement s’est tenu sur deux jours. Il a été question de l’état de la situation ainsi que des mesures préventives à prendre face à cette problématique. Les actes du Colloque devraient sortir au plus tard en février 2004. Ils serviront alors d’outils de sensibilisation et d’information.
Il faudra ensuite documenter la problématique par le biais de recherches. Un première étape est présentement en cours.
De la formation dans les établissements (institutionnel et scolaire) et organismes communautaires serait nécessaire afin de former et de sensibiliser les personnes concernées. Ce plan d’action serait de 2004 à la fin de l’année 2005. Enfin, un deuxième Colloque provincial portant sur la même thématique serait effectué.
Actes du Colloque de 2003 sur la victimisation secondaire
Module 1
Module 2
Module 3
Module 4
Références
1 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2669
2 POUPART, Lise, Association. québécoise Plaidoyer-Victimes, La Victime au centre de l’intervention, p. 23
3 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2573
4 Institut canadien de recherches sur les femmes, http://www.criaw-icref.ca/grant_f.htm
5 Rapport du comité de travail sur les services de santé mentale offerts aux femmes, Écoute-moi quand je parle! p. 33
6 Ibid, p. 36
7 Rose et al., Interaction entre un passé d’abus et les structures en santé mentale, 1991
8 ibid., p. 29
9 Whipp, Katleen, Lost in the Diagnosis: Incest Survivors in psychiatry, Kettle Friendship Society staff training, Peggy’s Place staff training, Fall 1997, Fall 1998
10 Astbury, J, L’état des connaissances, Disparité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé mentale, 54ème OMS, Assemblée mondiale de la santé, Santé mentale: Les ministres appellent à l’action, Genève, p. 90
11 Morrow, Marina et al. Sex, Gender and Mental Health in Canada, Vancouver
12 Gallop, Ruth et al. The experience of hospitalization and restraint of woman who have a history of childhood sexual abuse, 1999
13 Blais, L. avec Vinette S., "Pour penser la souffrance sociale" Revue Intervention, (Printemps 2002) 115, 6-15.
14 Ibid
Bibliographie
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1 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2669
2 POUPART, Lise, Association. québécoise Plaidoyer-Victimes, La Victime au centre de l’intervention, p. 23
3 Le petit Robert, Dictionnaire de la langue française, juin 2000, p. 2573
4 Institut canadien de recherches sur les femmes, http://www.criaw-icref.ca/grant_f.htm
5 Rapport du comité de travail sur les services de santé mentale offerts aux femmes, Écoute-moi quand je parle! p. 33
6 Ibid, p. 36
7 Rose et al., Interaction entre un passé d’abus et les structures en santé mentale, 1991
8 ibid., p. 29
9 Whipp, Katleen, Lost in the Diagnosis: Incest Survivors in psychiatry, Kettle Friendship Society staff training, Peggy’s Place staff training, Fall 1997, Fall 1998
10 Astbury, J, L’état des connaissances, Disparité entre les hommes et les femmes dans le domaine de la santé mentale, 54ème OMS, Assemblée mondiale de la santé, Santé mentale: Les ministres appellent à l’action, Genève, p. 90
11 Morrow, Marina et al. Sex, Gender and Mental Health in Canada, Vancouver
12 Gallop, Ruth et al. The experience of hospitalization and restraint of woman who have a history of childhood sexual abuse, 1999
13 Blais, L. avec Vinette S., "Pour penser la souffrance sociale" Revue Intervention, (Printemps 2002) 115, 6-15.
14 Ibid